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2020-02-10T17:45:58+01:00

Donc, elles lisaient, petites filles...

Publié par montanié julie

ou jeunes... - sans qu'on sache pour autant ce qu'elles lisent à présent, ou liront mères- grands ... Il s'agit des trente personnes interviewées par le livre d'Annick Cojean: "Je ne serais pas arrivée là si..." Grasset 2018-2019, aujourd'hui en poche...

Amélie Nothomb lisait "Les jeunes filles" de Montherlant: "ce livre phare de mon adolescence qui me faisait refuser avec horreur l'idée de devenir une femme"(p.29, éd. de poche). Je garde le même souvenir de cet ouvrage et de ses pareils: "Pitié pour les femmes", "Le démon du bien." Est-ce bien Josette Clotis, beauté blonde aux yeux transparents, mère des deux fils de Malraux, qui a servi de modèle pour la ridicule Andrée Hacquebaut, héroïne d'un roman de Montherlant sur les femmes? Je crois l'avoir lu dans "Le cœur battant" écrit par son amie intime, après sa mort, vers trente ans - sous les roues d'un train démarrant en gare... Mais sans doute ai-je confondu. Amélie Nothomb dit aussi avoir décidé de consacrer une thèse à Bernanos.

Christiane Taubira ne cite aucun auteur, aucune lecture, elle est pourtant  docteur en sociologie. Elle écrit que sa mère, très pauvre "s'est endettée sur deux ans pour payer la grande encyclopédie". (p.37)

Patti Smith: "Vous n'avez pas l'idée de l'importance qu'ont pu avoir les livres dans mon enfance". Ses titres: "Pinocchio, Peter Pan, Alice au pays des Merveilles, le magicien d'Oz, les Quatre filles du Docteur March"(p.43-44). En p.45, elle cite Sylvia Plath. 

Virginie Despentes ne lisait rien? En tout cas, elle n'en parle pas. 

Juliette Gréco, rien non plus. A 15 ans, elle fréquentait Sartre qu'elle censurait sèchement (il lui écrivait des chansons trop longues).

Les livres "ont été les premiers amis" de la pianiste Hélène Grimaud (elle ne cite aucun titre). Je crois que ses parents enseignaient en fac.

Claudia Cardinale ne mentionne aucun livre. Pourtant, elle se serait bien vue "institutrice dans le désert"(p.86).

Joan Baez, rien. Pourtant, il me semble qu'elle a été étudiante. Collée à la fin de sa première année où elle passait son temps à répéter ses chansons.

Asli Erdogan a appris à lire et écrire seule, à quatre ans. Elle a ensuite passé des journées à lire, à écrire secrètement des poèmes envoyés par sa grand mère, à son insu, à une revue d'Istanbul qui les a publiés, quand elle avait dix ans. Elle en a été traumatisée. "J'ai stoppé net mes travaux d'écriture" (p.105). Ensuite, physicienne le jour, elle rédigeait la nuit des nouvelles. Pas de mention de livre qui l'ait marquée dans l'enfance ou plus tard. 

Dominique Blanc, qui a joué "Phèdre" sous la direction de Patrice Chéreau, s'est passionnée pour les travaux de Bruno Bettelheim dont elle semble avoir lu l'oeuvre (p.118).

Delphine Horvilleur, "l'une des 3 seules femmes rabbin de France", mariée, mère de trois jeunes enfants, auteur et conférencière, "piquait des livres dans la bibliothèque de ses parents" et lisait la nuit "Elie Wiesel à la lampe torche sous les draps" (p.128). Dormait-elle dans la même chambre qu'une ou plusieurs de ses sœurs, prête à se plaindre, en cas de lampe de chevet allumée ou à la dénoncer aux parents? Annick Cojean est très forte. Elle a le don de provoquer l'identification du lecteur/ de la lectrice. Et voilà qu'on pense aussi à la lampe torche qui réveillait la championne de patinage Sarah Abitbol.

Nicole Kidman avait déjà lu bien des romans à 11 ans et "s'engouffrait" dans leurs personnages. Sa mère a été son coach. "Elle m'avait fait une liste de grands classiques français, anglais, russes, et je rayais les noms au fil de mes lectures: Flaubert, Dostoïevski, Tolstoï" (p.148).

Chic, Agnes b.... "Elevée à Versailles, elle lisait Saint-Simon"(p.154). Elle a épousé un éditeur (C. Bourgois).

Eve Ensler, qui a écrit la pièce "Les Monologues du Vagin", 1996, rouée de coups, d'humiliations et de viols -par son père- (p.165) ne cite aucun titre. 

Anne Hidalgo dit que ses parents ont fui l'Espagne franquiste pour retrouver dans la France la "patrie de Victor Hugo". Elle a étudié le droit mais n'évoque aucune autre lecture. 

Cecilia Bartoli: pas de mention de livre lu. 

Michaëlle Jean, qui a occupé le poste de secrétaire générale de la Francophonie entre 2014 et 2018, "sait que l'avenir de la langue française est l'Afrique". Dans son pays (elle est née à Port-au-Prince), "les gens portent le nom de Rousseau, Voltaire, Apollon". Un petit fils de sa grand mère " René Depestre est d'ailleurs devenu l'un des grands écrivains de la francophonie" (p.193). Elle ajoute que la Francophonie n'est pas une idée de la France, mais du Cambodgien Sihanouk, du Sénégalais Senghor, du Tunisien Bourguiba (p.202). Elle ne mentionne pas ses propres lectures. Qui n'a pas été impressionné.e par Senghor? A mon entrée en sixième, le premier poème à apprendre par cœur était de lui... ("Prière de l'enfant noir ": "Seigneur, je ne veux plus aller à leur école..."). Sans ce poème, je ne me serais sans doute pas précipitée, en sixième, en quatrième? sur "Black boy" de Richard Wright, en traduction française et en poche.

Marie Paule Pietragalla, étoile du Ballet de Paris et chorégraphe, a été marquée par les écrits d'Isadora Duncan, danseuse... relation amoureuse avec le poète russe Essenine mais M. P. Pietragalla n'en dit rien... 

Marianne Faithfull plutôt snob?... "Fille d'un officier britannique et d'une aristocrate autrichienne". Pas un livre évoqué.

Hiam Abbas, née en Israël, Palestinienne. Son père instituteur "a débarqué un jour avec un camion de livres et en a tapissé un mur pour ses enfants". Elle achète aujourd'hui des livres partout, dont elle tapisse son propre logis. Sans précision. 

Véronique Sanson. Sa mère "lisait vite, retenait tout, avide d'apprendre. Une véritable encyclopédie". Rien sur elle-même et les livres.

Vanessa Redgrave ("qui brûle encore les planches, à quatre-vingts ans, en interprétant Shakespeare"), (p. 246). Pas de livre cité. Mais la pièce écrite à l'âge de 6 ans par un garçon dont les parents étaient professeurs à Oxford. "Il adorait le théâtre". Elle a été son actrice, à l'âge de 4 ans et demi. Elle devait dire "un monologue effrayant"."Je ne savais pas écrire mais je savais lire." 

Angélique Kidjo, chanteuse. Pas de lecture évoquée. D'ailleurs "rien n'est écrit chez nous"(au Bénin), (p.258). Bizarre.

Laure Flessel, championne d'escrime, ministre des sports en 2017-2019, avant Roxana Mărăcineanu."Avez vous des modèles? - Nelson Mandela, - Maryse Condé, cette écrivaine guadeloupéenne que les Américains vénèrent et dont l'ouvrage "Moi, Tituba, sorcière... Noire de Salem" a été mon livre de chevet." Laura Flessel dit du bien de Christian D'Oriola (p.274). 

Brigitte Bardot a écrit un livre testamentaire: "Larmes de combat". Elle ne semble pas avoir beaucoup lu mais Marguerite Yourcenar lui a écrit, est même venue la rencontrer à la Madrague. Elles ont entretenu une correspondance jusqu'à la fin de la vie de Yourcenar, qui souhaitait qu'elle serve d'enseigne à son combat contre le massacre des phoques. Yourcenar avait promis de lui envoyer des livres et lui a fait parvenir "Le temps, ce grand sculpteur". "Surtout, ne lisez pas 'Les Mémoires d'Hadrien.' C'est trop compliqué, vous n'aimerez pas. [...] Je veillerai à vous en choisir des (livres] charmants que vous allez très bien comprendre." (p.286)

Françoise Héritier, première anthropologue femme entrée au Collège de France, a été marquée par le séminaire de Claude Lévi-Strauss, à vingt ans, quand elle étudiait l'histoire-géographie. Pas de livres précis signalés mais la réaction de ses parents face au choix de sa profession/ vocation/ carrière: "Je crois qu'ils n'ont réalisé ma compétence dans un domaine que lors de ma leçon inaugurale au Collège de France, en 1983, lorsque j'ai succédé à Claude Lévi-Strauss. Mais c'était un peu tard..." [...]"Ma mère a continué de dire: ' ma pauvre fille, tes livres ne sont pas pour moi'. Elle n'en a lu aucun"(p.303]. Après  ses ouvrages "sur le masculin/féminin et autres travaux sur ce thème" [...] elle a "publié deux petits livres 'Le sel de la vie' et 'Au gré des jours'" (p.312) qui évoquent les petites joies du quotidien.

Albina du Boisrouvray a lu Betty Friedan. 

Marlène Schiappa, qui a crée le réseau "Maman travaille" a été abonnée par son père à "Informations ouvrières". Sa mère rêvait de la voir fonctionnaire bibliothécaire de catégorie B. Titulaire d'un VAE de l'université de Grenoble, elle a envisagé un doctorat sur Flaubert. C'est elle qui a écrit "La culture du viol". Et puis, mention de "Balance ton porc", affaire Weinstein etc. A trente-cinq ans, elle avait écrit dix sept livres. Pas de mention d'autres lectures de jeunesse ou d'enfance qu'"Informations ouvrières". 

Nina Bouraoui. "Je cherche des modèles, il y en a si peu. Je lis les Colette. Je découvre le "Puits de solitude" de Radclyffe Hall [...] puis "Carol" de Patricia Highsmith qui va devenir mon livre de chevet (p.347).

Dommage  qu'Annick Cojean n'ait pas aussi interviewé Christine Caron, qui a écrit ses mémoires préfacées par Johnny Hallyday. Peut-être lisait-elle, en se reposant sur son transat entre deux entraînements (voir YouTube), en attendant l'avion aller ou retour Tokyo, en -64, une fois abandonnée la pose de sa photo noir et blanc, visible en grand format à Lyon - Lumière -  la semaine dernière. Le plus touchant, dans cette photo d'une jolie adolescente douce, polie, bien élevée, c'est la coupe blonde au carré à peine bouclée sous l'oreille, celle de Sylvie Vartan sur la pochette de son 45 t. à peu près ces années-là: "Si je chante, c'est pour toi..." Sylvie copiant Christine, Christine disciple du look de Sylvie ? 

 

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