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2016-10-16T14:11:34+02:00

Entendu,vu à Suzhou, un dimanche de juin

Publié par montanié julie

"Suzhou essaie de protéger tous ses ponts mais les maisons d'ici ont été rasées entre 1997 et 1998".Partout, dans les immeubles neufs si on en croit le guide, des cages à vitres bleues riment avec le linge blanc, vert, qui sèche. Une robe bleu roi. Les autobus aussi ont des vitres bleues. Des maisons basses, beaucoup d'échoppes. Ombrelles, parapluies et  un chapeau conique. Petits arbres devant les maisons. Rues pavées. Le chapeau conique coiffait un mendiant secouant sa boîte en métal en marge de la queue qui s'étire face au musée. "Au printemps, beaucoup d'enfants souffrent d'une allergie causée par les platanes. C'est pourquoi on les coupe, pour les remplacer par des camphriers qui poussent vraiment très vite...Leur bois chasse la moisissure, les termites. On en met une boule dans le placard quand on ne possède pas une armoire de palissandre."

Dans la queue, des enfants avec leurs parents. De charmants adolescents très propres, leur bouteille à la main. Des filles, surtout. Pour notre visite au musée nous disposerons de deux heures. Une femme longe la file d'attente. Elle tient un éventail, un chasse-mouche?  Il s'agit d'un cercle d'osier avec manche. Il est tendu de tissu, ou de papier peint d'un paysage. Une jeune fille de la queue en manie un aussi, orné d'un paysage à dominante arborée verte. Une deuxième femme propose des objets en répétant: " kuai", " kuai" (des sous, à vendre).  En France, notre prof nous a appris  qu'il faut toujours marchander, que le prix est à débattre. Dans un guide sur la Chine, j'ai lu, tout à l'heure au réveil, qu'il est honteux de ne pas payer le prix accepté par le Chinois qui vend après marchandage.

Comme la queue avance bien, on voit sous un autre angle les maisons de bois sombres, sur le côté ensoleillé de la rue piétonne. Balcons à claire-voix joliment dessinés. Tuiles de bois. Même les vitres du premier étage (les maisons ne sont guère plus hautes) montrent des pièces de bois ajourées, de même motif que les balcons. Plusieurs maisons ont un rez-de-chaussée de magasin. Une femme plus jeune, environ quarante ans, longe la file, un plateau à la main. Elle essaie d'accrocher une fleur blanche odorante ( du jasmin? ) à un bouton de mon vêtement. La fleur est liée à un anneau de fer. S'extasier ? "Thank you, no! Thank you, yes". Combien donner, payer? Sur le plateau de métal , des bracelets de la même fleur mais en bourgeons, rangés l'un près de l'autre. Ils sont montés sur du fer très fin. Les deux parures éphémères sont proposées à des jeunes filles de passage dans la rue, qui refusent. Artisanat de la misère, des bois, des champs, des vieux, des enfants? Le plateau propose encore des gousses d'osier rangées en piles.  Etuis vides ou contenant à leur tour la fleur blanche à conserver séchée, pour son parfum?

Des soldats ou des policiers avancent dans la rue piétonne. Les uniformes sont noirs, les casquettes sont noires. Leur beauté cuivrée est  mise en valeur par l'uniforme. Entre les omoplates, on voit des lettres chinoises blanches.

Assise sur le bord d'une vasque où s'élève un arbre, une quatrième femme mince, ridée, proprement vêtue, enfile les boutons des fleurs blanches sur du fil de fer. C'est elle qui confectionne de nouveaux bracelets frais. Elle prélève les boutons dans un sachet de plastique et les dispose délicatement dans une boîte transparente. La queue avance à présent d'un bon rythme. Nous la poursuivons sous une tente, avant d'entrer dans le musée.

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